Au travers de mon blog, je vous propose de vous évader à travers mes carnets de voyages. De partager le grimoire familial de recettes avec de nouvelles saveurs ! Passionnée par l'écriture et la photo...Suivez moi !!!
19 Septembre 2018
Faymoreau...
"Faymoreau", le nom ne vous évoque rien et pourtant ce village vendéen surprend, par son caractère industriel et par son charme pastoral.
Il est situé au cœur du bocage vendéen, engoncé dans la douceur champêtre d’un paysage de vallons et de haies bocagères.
Il faut remonter le temps en 1827, au lieu-dit "La Blanchardière", à Marillet, près de Faymoreau, un sabotier Jean Aubineau creuse la terre pour rechercher un peu d’eau pour son potager, mais en creusant ce puits près de sa maison, il découvre la première veine de charbon !
Ce village si tranquille et paisible rentrait dans l’histoire minière !
L'exploitation de la manne noire dura cent trente ans et fit surgir de terre une véritable cité minière dont la chapelle des Mineurs où l'on peut admirer de magnifiques vitraux de Carmelo Zagari...
Jadis, l'hôtel des mines, le café du village, fut autrefois un lieu bondé. Les ouvriers venaient prendre un peu de bon temps, pour oublier le labeur travail de la mine...
Perdez-vous un instant dans les corons qui épousent, ici les coteaux et au pied desquels se déroule le ruban des jardins potagers où les vignes et les poires viennent même mûrir !
Ici, les maisons ouvrières ne ressemblent pas à celles du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, avec leurs fameuses façades aux briques rouges, celles de Faymoreau sont plutôt resplendissantes avec de la couleur si bien qu'elles ont l'allure d'un village vacances !
Native du Pas-de-Calais, comment peut-on s’attendre un jour à découvrir un village minier en Vendée, ici tout est différent de mes souvenirs, je cherche les terrils, ces montagnes noires dans le ciel bleu…
De la mine au musée…
Garez-vous à l’hôtel de la Mine, afin de découvrir ce village et vous rendre au musée de la mine de Faymoreau qui est l’ancien dortoir des verriers.
Ce village a vécu de 1827 à 1958, sous l’exploitation du charbon, en effet la société des Mines a construit tout autour de Faymoreau.
C’est en 1836, que née la verrerie pour consommer sur place le minerai qui alimente les fours, dans le musée, une exposition sur cette exploitation, permet de découvrir des cloches de jardin et des bouteilles de verre, ce travail, nous le devons à plus de 80 ouvriers.
Il est intéressant de regarder autour de soi…Cette cité minière où le temps s’est figé !
La journée d’un mineur…
La journée commence à l’aube dès 5 heures du matin, l’épouse prépare le briquet (déjeuner pris dans la mine), le chemin à l’air pur est de courte durée car la maison est à proximité du lieu de travail à vélo ou à pied.
En arrivant, il se déshabille dans la salle des pendus, une pièce simple pour se changer...
Puis, il passe à la lampisterie, (lieu de pointage), où le lampiste lui donne une lampe en échange d’un jeton, un jeton utile, il permet en effet de savoir si le mineur est bien remonté de la mine, entre les éboulements et les coups de grisou ou la maladie comme la silicose ou la furonculose.
Le travail n’est pas facile, chemin étroit, poussières, avec une posture couchée ou debout, protégée par une simple barrette (chapeau du mineur), un vêtement de travail et des galoches, pour éviter les pierres qui tombent.
Et quand, la petite flamme de la lampe devient bleue, le coup de grisou surprend, parfois, il est trop tard pour certains, la mort vient les chercher dans les galeries…
Les jours de prières et de pleurs avaient rendez-vous dans la chapelle des mineurs.
On découvre dans les vitrines du musée, les outils, un pic ou un marteau perforateur pour les piqueurs, une hache et du bois pour le boiseur, un cheval ou une berline pour le rouleur. Quand aux plus jeunes, les galibots âgés de 12 ans à 14 ans, ils poussent les berlines qui ramènent le charbon à la surface afin de laver le charbon.
Les mineurs de fond n’ont qu’une vingtaine de minutes pour apprécier leur briquet composé d’une simple tranche de pain, d’un morceau de fromage et d’une pomme.
C’est vers 15h00 que la journée se termine, dans la salle des pendus, le mineur prend sa douche et s’habiller afin de retourner chez lui pour se restaurer.
S’occuper de son jardin, jouer de la musique, pêcher à l’étang de la digue ou au football sont les seules distractions des mineurs, la plupart du temps, c’est au café qu’ils se retrouvent pour oublier la mine. Et puis, les jours de carnaval et la fête de Sainte-Barbe font tout oublier !
Le salaire d'un mineur, la première quinzaine permettait de nourrir la famille nombreuse... parfois malade !
Une feuille jaunie par le temps, nous montre qu’en décembre 1937, un mineur gagnait 121,65 francs...
Il y a cette photo portrait d’un mineur qui m’a surprise par rapport à son âge, il n’avait que 14 ans, la vie était tellement dure à cette époque.
Et puis, soudainement, on descend dans la mine, comme pour de vrai, il fait presque nuit, on entend, le bruit des outils qui tapent le long de la paroi et puis soudain…
Longtemps, la région de Faymoreau connut une vie laborieuse intense avec ses mines de charbon, comme les régions du Pas-de-Calais, de la Lorraine, du Var et de d’autres coins de la France.
Mais de nos jours, le calme règne depuis la fermeture du dernier puits exploité jusqu’en 1958, les corons, bien des maisons ont leur volet clos, car les ouvriers sont partis vers d’autres lieux pour laisser place à la culture qui a repris ses droits.